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KARAMAZOV

 

 

 

 

 

 

Texte

Fiodor DOSTOÏEVSKI

Adaptation & Mise en scène

Mathias ZAKHAR

Avec 

​Frédéric CHERBOEUF
Anne DUVERNEUIL
Simon FALGUIÈRES
Myriam FICHTER
Stanislas PERRIN

Création Sonore 

Hippolyte LEBLANC

Création Lumières 

Lison FOULOU

Régie Plateau

Roméo REBIÈRE

Aide à la production

Loyse DELHOMME

Production

Cie Kilomètre Zéro

Co-production

Scène Nationale d'Angoumême

En cours

​​

CRÉATION SAISON 2027-2028

Que celui qui lutte avec des monstres veille à ce
que cela ne le transforme pas en monstre.

Et si tu regardes longtemps au fond d’un abîme,

l’abîme aussi regarde au fond de toi

 

F. Nietzsche
Par-delà le bien et le mal

Dernier roman de Fiodor Dostoïevski, Les Frères Karamazov est l’œuvre totale. Elle se déploie comme une toile d’araignée où se démènent des personnages vertigineux de complexité. Tous sont englués entre le sacré et l’obscène, la métaphysique et le concret.
Piégés par cette question centrale, qu’est-ce que l’humanité ?

L’intrigue du roman est relativement simple : un père monstrueux et ses quatre fils se déchirent jusqu’au parricide. Cela pourrait être le résumé d’une pièce de Sophocle : ce meurtre originel qui traverse les siècles et la culpabilité qui s’en suit. Le génie de Dostoïevski est de se servir de cette histoire intemporelle pour créer une intrigue fascinante qui développe des réflexions philosophiques où beauté, laideur, dieu et diable se mêlent. Chaque personnage porte en lui un questionnement ontologique.

Chaque dialogue est une pensée en mouvement qui agit sur les personnages et à travers eux sur le spectateur. Nous sommes soudainement pris au piège de nos réflexions, de nos croyances et de nos contradictions.

À travers le théâtre, par le vivant de la scène et l’implication des interprètes, tout ce bouillonnement existentiel, cette torsion de l’âme, peut agir sur nous jusqu’à transformer la pensée en émotion et atteindre, peut-être, la catharsis antique.

ANATOMIE DE L’HUMANITÉ

Le roman débute dans le monastère où vit Aliocha, le benjamin de la fratrie Karamazov, plus précisément dans la cellule de son père spirituel, le très saint Starets Zosime, où éclate le conflit

qui oppose le père Karamazov à son premier-né Dmitri. Pour prévenir de l’horreur à venir, le starets envoie Aliocha dans la maison de son père. L’envoyer chez son père c’est l’envoyer dans le monde.

C’est l’angle à travers lequel je souhaite aborder ce spectacle. Le voyage d’Aliocha - ange pur et chéri de tous, longtemps préservé du réel derrière les murs du monastère - qui le jette au cœur d’un monde halluciné où s’égare la folie des hommes. J’aimerais faire d’Aliocha notre reflet, nos yeux, le prisme par lequel questionner notre humanité. Son espérance sera-t-elle assez solide à l’épreuve du monde et de ses horreurs ?


Homme de foi, que se passe-t-il en lui quand toute cette violence l’amène à douter de l’existence de Dieu ? Je vois ce spectacle comme une succession de rencontres qui sont autant de tableaux et de gestes esthétiques à créer. Entre ces tableaux chemine Aliocha, devenant un pont entre toutes ces histoires, toutes ces paroles, toutes ces vérités qui le transforment. L’un des tableaux le plus puissant du roman est celui avec son frère Ivan où surgit la question de Dieu. Face au croyant innocent Aliocha, Ivan se pose en adversaire. Il dit : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis », pensée fondatrice ouvrant la voie à la légitimation du Mal. Il va plus loin encore : quand bien même Dieu existe, comment peut-il permettre à l’Homme de tuer les enfants ? Par cette question il se révolte face à Dieu. Devant lui, Aliocha découvre qu’en réalité il ne croit pas en Dieu et que le Bien absolu n’existe pas. Sa pureté est donc un mensonge qui le révèle coupable d’être un homme qui se ment. Ivan l’incroyant se révèle croyant par sa révolte tandis que Aliocha, le serviteur de dieu, ne croit pas. Celui qui croit n’est pas celui qui prie. 

Ce qui m’intéresse et me touche dans ce roman, c’est que malgré toute la noirceur apocalyptique, survit un sentiment naïf que l’on attendait pas : l’espoir.


Il apparaît pourtant au travers d’une tragédie. Celle de deux enfants, Ilioucha et Kolia. Alors que le premier meurt de maladie dans un épilogue déchirant, le second, Kolia, se fait la promesse de devenir quelqu’un de bien. Aliocha, lui tenant la main sur la tombe d’Ilioucha, comprend qu’il ne peut pas sauver l’humanité, que d’ailleurs “sauver l’humanité” cela ne veut rien dire. Il comprend en revanche que se tient auprès de lui l’enfant qui va vivre.


L’image est sublime : sur la tombe de l’enfant mort il tient la main de l’enfant de l’avenir. Et par ce geste surgit l’espoir. J’aimerais que ce spectacle soit un dépassement de toutes contradictions, au- delà du bien et du mal. Faire de notre alter ego un homme simple qui, chargé de faire le bien et de trouver la paix, est pris par les doutes et se demande quelle est sa place sur terre. Raconter son voyage dans la nuit : une descente dans les tréfonds de notre âme humaine, jusqu’au royaume du diable, qui n’est peut-être que nous-même.

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